10.15.2012

Des femmes, des chats, Mel Gibson, on trouve beaucoup de choses sur Internet. On y trouve aussi des sites musicaux bien fichus, chose rare. Aujourd’hui (c’est une première), One O’clock convie Le Phonographe Corp à nous noircir la colonne. Si le Phonographe est aujourd’hui dirigé vers une scène plus techno que celle que nous développons de coutume, pour autant nous n’en sommes pas moins amateurs. Leur équipe parvient à présenter de belles sélections avec des invités de renom, ils prennent également le temps d’ouvrir des dossiers construits. C’est assez rare sur les internets pour mentionner que certaines personnes parviennent encore à écrire sur la musique sans pour autant la consommer avec boulimie.
Notre invité, Cyprien, s’attèle à livrer son ressenti autour d’un album sorti mi septembre, un des plus attendus de ces 5 dernières années et qui très vite a suscité un engouement des plus vifs de la part de la presse qui pèse. « Breakthrough » l’album de Gaslamp Killer, n’avait jusqu’à présent pas été présenté ici, parce que nous ne trouvions pas les mots, nous avons choisit de plébisciter ceux d’un autre :

Resident Advisor, le site qui fait (trop souvent) la pluie et le beau temps dans le microcosme électronique a jeté un pavé au moins aussi gros que la basket droite de Jordan, dans la mare du rap de névrosés : en 3 semaines consécutives, 3 podcasts d’une qualité exceptionnelle ont été diffusés par le site, Joy Orbison, Robert Hood et … Gaslamp Killer, ce pour nous rappeler la sortie de son premier long format.

Si son podcast pour RA est à l’image de ses compilations mixées, une tuerie de 45 minutes de basses intenses, on ne peut malheureusement pas en dire autant de « Breakthrough » qui avait toutes les chances de figurer en tête du palmarès des meilleurs albums de 2012. Alors que Pitchfork & consorts se beurrent la raie sur ce LP, certes, intéressant, mais absolument pas représentatif du talent du Killer, il est bon de se remémorer certains faits.

4/06/2011, scène 1 des Nuits Sonores. Après le rock expérimental extrêmement bien branlé mais soporifique de Tortoise, GLK exécute d’une main de maître un DJ set puissant et décalé, passant des tubes de James Blake au plus confidentiel catalogue de son écurie, Brainfeeder, électrisant une foule qui en redemande. Son Ipad-MPC en aura fait les frais… Et c’est à cela que ressemble chaque apparition de l’OVNI de la scène californienne, haute autorité des fameuses Low-end Theory : un mélange d’instants torrides couplés à des breaks mystérieux et sombres, une expérience inattendue et énergique.

En plus de son talent reconnu d’Entertainer, le Guru cultive des talents de producteur faisant de lui un musicien prometteur. Il est d’ailleurs derrière les machines du très bon « A Sufi & a Killer » de Gonjasufi. Il a également toujours su bien s’entourer, et ses confrères de Warp et Ninja Tune ont toujours été derrière lui, il est d’ailleurs un ami de longue date de Monsieur Flying Lotus.

« L’histoire a prouvé que rater un premier album pardonne rarement… »

Il était donc tout naturel que l’annonce de la sortie imminente de son album créé une important émulation parmi ses fans. Après une série d’EPs plus que corrects, GLK se lance et balance « Breakthrough ». L’ensemble est bon et William Bensussen de son vrai nom fait parler la poudre. Il pousse la bass music et le hip-hop expérimental dans leurs retranchements et en explore chaque recoin. « Breakthrough », dans sa globalité est une pièce singulière, aventureuse et hypnotique qui nous plonge dans un univers mystique et parallèle. Malheureusement, GLK s’est cassé les dents comme beaucoup d’autres sur le concept fumeux du « Guest album » : 17 tracks au compteur, 13 guests. Si l’on enlève l’intro et les interludes, le nombre de morceaux produit par Gaslamp Killer lui-même ne vole pas haut…

Impulse avait déjà filtré sur XLR8R : Daedelus se trahit avec ce son 8-bit qui lui est si caractéristique. On reconnaît également la patte de Gonjasufi avec sa voix lancinante ne faisant rien d’autre de Apparitions une chute de son album recyclée par le Killer pour son propre LP. Idem pour Nissim et son featuring avec Amir Yaghmai : la mélodie aux accents turcs ne trompe personne… Les exemples ne manquent pas. L’album est loin d’être désagréable à l’écoute mais il est fort regrettable que le Shaman ait tant manqué de personnalité.

Espérons que GLK ne connaisse pas le même sort que les petits prodiges de l’électronique des années 2000 qu’une hype démesurée a détruit aussi vite qu’elle ne les a propulsés au sommet de la gloire. L’histoire a prouvé que rater un premier album pardonne rarement…

@CyprienBTZ

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