11.23.2011

5 ans après sa première visite au Vietnam, et la sortie du 1er volume de ses « Chinoiseries », Onra est de retour avec un second volume intitulé sobrement « Part 2 », toujours chez All City.
Le producteur français propose 32 nouvelles inspirations construites autour d’un Hip-Hop instrumental. Si il se défend d’avoir voulu faire l’ OST de ses tournées sur la terre de ses ancêtres, « Chinoiseries part 2 » va au delà de la beat tape. Ce disque (ou cassette c’est selon) impose une ambiance forcément cinématographique, d’instants péplum aux bouges Hip Hop underground en passant par une ballade dans des criques paradisiaques, Chinoiseries Part 2 procure des sensations et sait créer des images chez son auditeur.

En resamplant de vieux disques souvent miteux, Onra permet à une culture de perdurer et de remettre en avant une histoire qui disparait. Si des gens tels que les Finders Keepers ou autres Soundway sont de ceux qui grâce aux voyages rééditent des trésors perdus Onra retravaille ses samples. Son public comprendra alors mieux l’état d’esprit dans lequel il évolue, mais également pourquoi les producteurs collectionneurs ont du talent.

Le travail de ce digger a récemment été mis en exergue par Xlr8r qui lui consacre un High Five en présentant certains de ses samples, Onra est également mis à l’honneur dans le dernier sketchbook de Kutmah sur NTS.

Nous avons récemment écrit à Onra lui demandant de nous faire un petit carnet de route des shops de vinyles qu’il a pu visiter lors de ses voyages. Ces propres mots suffiront amplement à comprendre ce qu’il s’est passé autour de la conception de cet album.


THE ONRA DIGGER GUIDE

Saigon, Viet Nam :

« Lors de ma première fois en Asie, ce fut une véritable mission de trouver des vinyles. J’essayais d’expliquer à toutes les personnes que je rencontrais, ce que je cherchais, mais comme je ne parle pas vietnamien, ce n’était pas très évident. Par chance, je suis tombe sur un taximan qui parlait un peu plus anglais que les autres, et qui ma fait découvrir l’eldorado. Il y avait plusieurs magasins dans cette rue, c’est là que j’ai trouve les disques qui m’ont permis de réaliser le premier chinoiseries. Tous les vinyles étaient à l’état d ordure; les pochettes bouffées par les rats, des traces qui suggéraient que ces galettes avaient certainement passées plus dune nuit sous la pluie et des marques gravées par des vieux tourne-disques à 78t. Mes mains étaient noires de poussière et de salissure après plusieurs heures de digging comme si javais malaxe du charbon.

Je ne recommande aucun de ces shops pour la qualité des disques, mais plutôt pour y aller chercher un souvenir d’une musique disparue, même si quasiment aucun vinyle ne correspond à sa pochette.
C’est dans cette rue que j’ai trouve le sample de « The Anthem », litteralement le premier track du premier vinyle que j’ai écouté en rentrant. Çà m’avait intrigué car c’était un des seuls que javais ramené sans pochette.





GuangZhou, Chine :

Je ne suis pas du tout sûr de l’orthographe de cette ville. Lors de ma seule tournée en Chine, mon booker s’était préalablement renseigne sur les villes dans lesquelles on pouvait encore trouver des disques, car il semblerait qu’ils sont devenus extrêmement rares dans ce pays, surement recyclés ou détruits. Il avait entendu que dans cette ville, de taille conséquente mais assez excentrée, on pouvait encore trouver des vinyles. On était, une fois de plus, en mission. Après quelques visites dans divers magasins d’occasion en tout genre, et grâce au bouche a oreille, on a suivi un mec chez lui, car il avait entendu notre conversation, et il nous avait dit qu’il en avait. J’y ai trouve quelques disques pop des années 80, en bon état mais qualitativement affreux. Je ne crois pas avoir sampler aucun de ces disques.

Dans la même journée, après quelques heures de galère, on a trouve le premier vrai magasin de vinyles. La vendeuse avait à peu près la quarantaine, elle avait surtout la grande classe, dans son habit semi-traditionnel, installée dans un shop encastre dans le mur qui ne faisait pas plus de 4/5 mètres carres.
Elle avait en face d’elle, cinq ou six grands bacs, d’environ une centaine de vinyles chaque, tous avec les prix indiques. Inutile de préciser l’excitation dans laquelle je me suis trouvé à ce moment là.





Je me souviens qu’elle avait aussi, dans cet espace minuscule, plusieurs platines de salon a vendre, ainsi qu’une machine a nettoyer les disques. Une fois ma sélection faite, je lui ai demande d’écouter quelques trucs, et avant chaque écoute, elle nettoyait les disques avec cette machine que je n’avais vu nul part ailleurs. Javais mis tellement de trucs de cote que je lui ai dis que ce n’était pas la peine de faire çà, elle était hyper patiente et silencieuse, mais comme je lai dit, elle avait la classe. C’est la que jai trouve le sample pour « Fight Or Die », issu d’un disque vraiment unique, des années 80, de reprises en tout genre, toutes faites au synthé. Le mec sur la pochette etait sobre avec sa main droite sur un juno60. J’ai trouve deux copies, j’ai pris les deux.

Il y avait un autre shop blindé juste à coté, mais j’avais passé tellement de temps dans le premier shop qu on est arrive trop tard.
Le lendemain, le mec qui nous avait ramené chez lui, nous a présenté à sa « tante », qui tenait aussi un petit stand dans une sorte de Mall où on trouve de tout, du porte-clef insolite au faux sac Vuitton. Tous les disques étaient en super état, les prix fraichement notés.

De ce voyage, j’ai acheté presque une centaine de disques, je l’ai trié un à un chez un DJ américain qui habitait Shanghai et qui avait des platines, je n’ai pu en ramené qu’une soixantaine.


Bangkok, Thaïlande :

Aucun mérite, mes potes Thai mont amène directement dans le coin, ils m’ont prêté leur platine portable, et m’ont même filme en train de digger (voir le trailer pour Chinoiseries pt.2). Il y a plusieurs magasins dans ce quartier.
Les disques chinois sont tous au même prix, environ 5€. Je suis allé deux fois cette année dans ces shops pour finir mon album, j’y ai trouve des trucs intéressants, mais je conseillerai plutôt la musique thaï a quiconque serait intéressé d’aller au même endroit, beaucoup plus funky que la musique chinoise.


Onra sera en concert le 10 décembre à la Bellevilloise pour présenter « Chinoiseries Part 2 », certainement l’une des plus belles dates de cette fin d’année.

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