tweet
Jeremiah-jae

Jaer, on l’avait croisé au détour d’un bar parisien l’année dernière. Une bière et un match de C1 en fond sonore. Un type à la coule omnibulé – comme ses homologues californiens Teebs et Flying Lotus – par la quête de soi : « une clairvoyance inspirée par mes parents, être végétarien, ne pas satisfaire chacun de ses désirs, être en paix avec soi-même (…) c’est une quête, non pas de perfection mais d’élévation ».
C’est là le sujet de son nouvel album « Raw Money Raps ». Des considérations étendues à l’argent et au consumérisme qui viennent ici nourrir sa réflexion : « L’argent a établi des valeurs, mais je considère que la valeur humaine est sans limite. Je suis riche sans l’être » dit-il.
Premier album – conscient donc – chez Brainfeeder le 27 Juillet, et aujourd’hui le maxi « Money » où l’on retrouve la fibre propre à JaeR, celle qui inspire tant Flying Lotus. « Je ne pense pas me tromper en disant que Jeremiah Jae est l’un des artistes les plus doués de sa génération (…) Croyez en Jeremiah Jae ». Extrait.

Jeremiah Jae on tumblr | Soundcloud
A voir aussi, l’interview de J. Jae réalisée par les copains de NWMA lors de son passage au Petit Bain, Quai de la Gare – Paris. C’est après le saut.

tweet
Kutmah Iswid

TURN IT ON. Ces quelques mots ont une consonance particulière pour les avertis. Après avoir combiné la worldwide family vol. 2 chez brownswood (Gilles Peterson), Kutmah livre une nouvelle beat tape cette fois de son propre cru. Comme il aime le dire, il s’agit d’interludes que l’on apprécie pour le mieux avec quelques champis. Quelque soit le panier psychédélique qui l’accompagne c’est nouvelle OST londonnienne est une démonstration de force.
ISWID présente (comme chacune de ses beat tapes) le travail de ce chercheur de trésor reconnu et estimé. Très loin de ses albums « the New Error » (vol.1 & 2), c’est à dire sans aucun rapport à la noise, Kutmah présente ici de la soul, du dub, bref de l’amour.
Certaines de ces pistes était déjà connues, tel « Do better » (l’ouverture) dévoilée il y a quelques semaines, d’autres plus anciennes « It’s over » avait disparu de l’internet, la plupart de ces « interludes » sont régulièrement diffusés lors de l’émission hebdomadaire Sketchbook radio sur NTS.

Kutmah représentera le style en participant à la 2ème nuit « Bonobo & friends » à la machine du moulin rouge le 2 juin prochain et ce aux cotés de BONOBO, JAZZANOVA, DORIAN CONCEPT, SOULEANCE (Soulist & Fulgeance) ainsi que LEFTO. Vous pouvez faire parti de l’histoire en rejoignant l’event facebook ici.

tweet
Bruce Haack Remixes

Ces temps ci, stones throw régale. Un tribute to Bruce Haack est désormais officiellement dispo, featurant 8 tracks, 8 remixes signés par la fine et fraiche fleur que constitue les Jonti, Stepkids, Jonwayne et James Pants, bien entendu le sieur Peanut Butter Wolf est de la party. Samiyam apparait également le temps d’un track.
Bruce Haack (1931-1988), c’est le père de « Electric to me turn », un titre psyché des 70’s extrait d’un album collector : « The Electric Lucifer ». Il aborda l’ensemble de son oeuvre comme la révélation des relations entre l’homme et la machine et les émotions que ces 2 entités pouvaient se procurer et partager ensemble. Une idée qui a fait son chemin depuis.

Quelques autres extraits sont disponibles chez stones throw. Et bien sur le clip après le saut.

tweet
Elos-chaz-lewis

Depuis plus d’une semaine – à raison d’un titre par jour – Elos enchaine les aller-simples Ableton – Soundcloud. Les tracks, pour la plupart des démos non-masterisées, exportées à la va-vite et conçues dans des halls d’aéroports, s’inscrivent tous dans une continuité brouillone, hand-made & pro-tools. A l’image de Chaz Lewis (c’est son nom), doué mais pas toujours inspiré. En fait, de cette semaine ultra-productive, on retiendra surtout les titres « At the Airport » – une boucle à la sauce 70’s Horror show – et « Turn Tips » dans un registre plus classique.

tweet
James Pants 5

Fils de pasteur presbytérien, ancien stagiaire chez Stones Throw puis tête d’affiche, James Pants est à l’image de sa musique, atypique.

Largement reconnu par ses pairs, cet excentrique multi instrumentiste était de passage au Trabendo. Torturé par sa folie et ses influences sacrées, James Singleton ne cache pas son obsession pour l’origine du monde. La peur de ce qu’il y a derrière la grande faucheuse, il le dit ouvertement.

« Les énormes camions, les hamburgers, le tabac à chiquer, les amphétamines bas de gamme… C’était ça mon inspiration, ce parfum de défaite »

Les petites villes flippantes comme celle de Twin Peaks, il en vient et pour autant James Pants n’a rien d’un freak. Chaque scène de vie pourrait avoir sa musique et il l’a retranscrit. Passer derrière la caméra ? Une envie qui pourrait se concrétiser dit-il. Le rap a t-il encore de l’avenir, oui et pas qu’un peu même.
Autant de choses qu’aborde James Pants lors d’une rencontre peu banale quelques minutes avant la levée de rideau.

tweet
Sun-araw

C’était en 2010, le mystérieux Sun Araw partageait avec son homologue californien Matthewdavid la scène du Sun Ark Studio, haut lieu de l’expérimentation. Il y régnait une sorte de frénésie, la chaleur du sud, la drogue et le Drone à en croire les quelques souvenir d’Aristocrat P. Child. « J’écoutais les yeux fermés depuis la régie, puis me promenais dans la salle pour faire le point : les fêtards dont je me souvenais avaient disparu, et les entités alors en mouvement n’étaient que rainures, toutes difficiles à identifier ». La musique répétitive et la drogue donc.
La même année, le live-recordings né de cette rencontre sortait en cassette sur Leaving Records « LR010 Livephreaxxx » : vite écoulé, une édition de 100 exemplaires, et introuvable aujourd’hui. Manque de temps, la tape nous avait alors échappé. Retour sur une sortie plus récente – 2011 – Ancient Romans sortie tout droit des studios Sun Ark. Là encore tout est affaire de répétition, de samples et de machines. Le reste appartient à l’auditeur.

tweet
Dza Surrender

Le russe Dza sortira le 14 mai prochain son Ep « Surrender » chez How To Make records. Ce sera son 3ème essai après son vinyle du Project Mooncircle. Dza lâche du leste et se libère du crunk, des influences Uk garage qu’on lui a connu, pour proposer ce que certains appellent la mixité du hip hop et de la pop, la jointure des basses slappées et des mélodies naïves.
Surrender présente 10 tracks dont 2 remixes signés Mujuice (pour le coté pop girly) l’autre par le multi instrumentiste de ghostly international, Shigeto pour le coté slap. Personnellement, le coeur a ses raisons.

BANDCAMP

Radical Edward out Front Hella Gojak

En provenance d’ohio et délivrant l’amour du pixel, le beat synthétique et le viol du cloud rap, Radical Edward ou l’un de ses 12 pseudos conchie les playlists de ses camarades de classe. Fuck A$ap, fuck the hype, la concept car de tes clips on sait que tu l’as pécho au lavomatic de tonton.
Sans concession, le travail de Yen (c’est son nom) à de quoi en choquer plus d’un, une page perso déconcertante qui ne s’affiche que sous netscape et des explorations a tout va toujours gratuites mais déjà une fanbase qui grossit. L’alliance de la noise, de l’ambient et du beat crée des émules chez les consommateurs de codéine. Rarement l’esprit d’un mec de 19 ans n’avait poussé le vice aussi loin. On ne sait ni si cela est un début ou juste une claque envoyée aux reusta hisoire de rappeler qu’on les pête tous sur n64. Bref tout cela demeure sans doute un peu brouillon, peut être à garder pour le futur.

Tous ses projets sont dispo gratuitement via soundcloud.

Bigger Than Eight Steps to Mathematics

Error Broadcast livre une nouvelle compilation de 6 titres avec des remixes signés Monolithium, B-Ju, Swede:art, Montgomery Clunk, DZA et OL. En vérité c’est la fine fleur du cru 2012 qui se réunie ici autour des plus gros titres hip hop des années 2000. Chacun proposant un remixes de tube interplanétaires, Dead Prez , Missy Elliott, Nicky Minaj ou encore Mos Def. Fallait pas se foirer. Checked.
La compil est dispo en free via bandcamp ou mediafire. Offerte pour célébrer les 3000 likes facebook, ces remixes recentrent les intérêts du label auprès de leurs afficionados, basiquement il s’agit de hip hop.

tweet
Cupp-cave

Cupp Cave, c’est sous le nom de Ssaliva qu’on l’avait découvert en 2011, un producteur belge en escale à Los Angeles – sur le label de Matthewdavid, Leaving Records – avec la tape LR011 « Thought Has Wings ». Déjà l’expérimentation primait. « Énormément de sons que je fais proviennent de fautes, je les garde parce que je n’y aurais pas pensé et que c’est arrivé comme ça. Beaucoup de gens se sentent dépassés techniquement, mais justement moins tu t’y connais, plus tu es apte à tomber sur des trucs fous. »
Toujours fidèle à ses principes – la créativité vierge de toute référence en fait – il a récemment rejoint Ramp Recordings pour deux albums. Le premier « Retina Waves » est sorti le mois dernier. Neuf titres ou plutôt trente minutes conçues et pensées en un tout, brumeux et rythmé. Extraits.

tweet
Ahnu Couch

L’ambient est une petite famille, un cercle regroupant le plus couramment des initiés qui semble un peu bourru arborant chemises des bois et barbes à victuailles.
Dans ce domaine la maison culture dealer révèle bien des trésors. Sorti en janvier dernier en cassette, « Couch » du producteur Ahnu (sans rire) est une exploration synthétique d’un monde forestier en accord avec l’acoustique vintage de l’espace, orientation plesbiscitée dans ces colonnes à de nombreuses reprises. La noise y croise le fer avec le hip hop la soul et tout du lo fi bien entendu. Cette cassette étrangement est construit comme une conversation, peu importe l’idée d’en extraire un titre particulier, voyons la simplement comme une track complète de 45 min, ouais, de l’ambient en fait.

tweet
Dibiase

Avec Mr Dibia$e, on évitera les comparaisons foireuses, si on s’abstiendra. En revanche, un constat. Sérieux, ce mec a du passer de « Je joue à ma Game Boy et je coupe pas le son » à « Je maltraite une MPC, je suis au chômage et je vous emmerde » sans passer par la case adolescence : fumer des oinjs ou aller sur caramail. On est en droit de se demander.

Tiburoni-skweee-shanties-volume-2

Le deuxième volume des compilations Skweee de tiburoni est désormais disponible. Le label parisien propose le second volet de sa trilogie d’un style encore méconnu mais pourtant riche en sensations. Crée sous l’égide d’un australien à paris Tiburoni rejoint la famille des Disques Mazout, de Massÿ ou encore approche les comparses de Donky Pitch. A l’origine du genre, la scandinavie qui découvre des synthé bon marché et invente le kebab crunk ou une soul lo fi intemporel, le son du futur avec des instruments vintage.
Tiburoni construit actuellement une belle trilogie, le premier volume dispo également via bandcamp était déjà une bonne proposition, celui ci à la faveur d’un genre révèle mieux une arborescence et des inspirations aux frontières du hip hop ou encore du dubstep.

S’il ne fallait en garder qu’une ce serait celui du parisien (nit)neroc appelé « Miam », producteur aux multiples facettes et multi noms et un peu la famille quand même. Cette track n’a pas à rougir des superstar du genre, on a vu des hommes tels que slugabed échouer sur l’exercice, ici la tête est haute.

hit the jump pour la compil entière en stream

tweet
Va

Les collectifs Cascade Records, My Hollow Drum, Wedidit, ou Soulection et les beatmakers Ackryte, Mike Gao, Co.Fee, Juj ou Bahwee sont tous réunis sur la première compilation du label HW&W, structure fondée par un ancien employé de Stones Throw. 13 titres – et 13 artistes trop rares – qui ensemble, échappent habilement aux travers de la simple addition – c’est pourtant le principe même d’une compilation, l’addition. Balaise quoi.
Des choix judicieux qui, mis à part le poulet mort qui illustre l’album, accouchent d’une tape plutôt bien ficelée.

Matthewdavidpercussionlabmix2012

DOWNLOAD

Matthewdavid s’invite chez percussion lab pour 25 petites minutes. Une tracklist d’à peine 3 titres plutôt obscurs et un travail réel sur l’acoustique autour de l’ambiant du jazz de l’ethno et une forme de musique concrête.
Matthewdavid est l’hôte d’une émission hebdomadaire sur les ondes de dublab, en attendant l’album cet été, il est l’auteur d’une nouvelle cassette chez culture dealer, vous pouvez vous la procurer ici.

TRACKLIST
Marc Barreca – The Wendigo (Matthewdavid edit)
Michael White – Fatima’s Garden
Garry Hughes – Red Sea

tweet
Natasha-kmeto

Dropping Gems – les plus avertis d’entre nous le savent bien – est généralement gage de bonne came. Et une fois encore, le label nord-américain ne déroge pas à la règle en accueillant Natasha Kmeto dans ses rangs.

DG 011 : « The Ache ». A travers cet album de 11 titres, la jeune femme originaire de Portland, chanteuse et productrice, a cherché à mêler le r’n’b des ondes FM aux textures analogiques qui nous sont si chères. Un Pop massacre pas toujours heureux qui, a force d’élargir son éventail d’ambiances, finit par perdre de sa saveur. Reste que l’intention apporte sa part de fraicheur et évite la redite « Beat Tape » notamment grâce à la contribution de remixers inspirés – les trois derniers titres de l’album – dont Danny Corn et son remix de Detox Saturday.

tweet
Lunice the Good Kids

Producteur canadien estampillé RBMA, Lunice a mis en lumière cette année la famille Lucky Me, il est également le jeune qui pousse derrière la mc booty call Azelian Banks. Entre la sortie à venir de son nouvel ep « 360 » et ses collaborations avec Mad Decent mais également son duo avec Hudson Mohawke ( sous le nom de TNGHT), Lunice se produit sur les scènes londoniennes en ce moment, il offre depuis une heure un nouveau titre « The Good Kids » via FACT magazine, un titre sans basse et pourtant qui fera shaker les bootys des filles dans les soirées huppées très prochainement. L’album est attendu pour cet été.

Get it here !

Aztlan Quetzal 2012

Aztlan Quetzal, membre du collectif closedcasket lui même proche de Hit and Run est un designer graphique de Los angeles. Ses inspirations graphiques ressemblent à celles que l’on a pu apprécier chez Strangeloop. Il est également un beatmaker, encore obscure soit dit en passant, délivrant une electronica organique ambiant aux basses bien grasses comme les nerds savent l’apprecier. Nombre de ses prods sont dispo via son soundcloud, Definitivement bon nombre des afficionados de ses colonnes les apprecieront. Chaudement recommandé également son mix pour culture remixed, incluant un remix de Besame mucho des plus bien senti.
Sprinklers en écoute reflète particulièrement l’atmosphère aztèque, psyché, et la puissance de ses inspirations.

tweet
Rlgrime Grape

Le poulain du Wedidit plus habitué aux remixes et aux titres éparpillés annonce son ascension. Fini l’autoproduction, le beatmaker fait sa sortie sur l’étiquette du collectif. Un Ep en partie dévoilé en 2011 avec le sulfureux titre clap clap danceflor -Grapes Alla Vodka-. Toujours en forme, RL Grime garde la pêche avec ses influences crunk/dirty south et balance la basse forestière qui fait plaisir. Le synthé bourdonne dans les oreilles et le raisin est mûr. Et comme c’est la mode, lui aussi a le droit à ses remixes. Présents sur l’album, Salva et notre ami Henry, aka Shlohmo, qui nous offrent deux pistes plus optimistes tandis que les dudes Lol Boys et Groundislava se démarquent avec des remixes plus diffus mais tout aussi chouettes. Ca se serre les coudes chez les Wedidit et ça fait plutôt plaisir. Pour fêter la sortie, la team a créé 100 pièces arborant le logo de la pierre tombale RL Grime disponibles lorsqu’on achète l’album digital. On hoche la tête et on remue ses fesses.

tweet
Cover

On ne connaissait à Raja, beatmaker New-Yorkais, qu’un seul fait d’armes, un mix assemblé pour le compte de Live For The Funk.
On appréciera le flair du blog américain. Car aujourd’hui s’essayant à la réinterprétation, il signe le maxi « Remixes » – c’est sobre dans l’intitulé et pourtant ambitieux. Le jeune homme tape dans du gros. Du récent – Rick Ross, A$AP Rocky – et du moins récent – les standards, Dougie Fresh ou le Wu-Tang. Dans l’ensemble intéressant, bien produit.

Mais le producteur ne parvient à échapper aux comparaisons. Cloud Rap et Swag entre autres, les beats s’apparentant tantôt à Clams Casino (« I Am Breaking »), tantôt à Tyler (« We Major »).
Outre ces comparaisons – plutôt flatteuses en fait – ce 10 titre ne démérite pas. L’intention est là.