Floating Points n’aime pas les étiquettes. Après avoir rejoint le label Ninja Tune en 2010, le jeune britannique, parallèlement étudiant en médecine et beatmaker schizophrène, signait le maxi Post suite / Almost in Profile, deux titres habités par la grandiloquence de Cinematic Orchestra. Sonorités léchées, orchestration millimétrée; la démonstration d’un producteur accompli.
180°. Aujourd’hui sur Eglo Records, Samuel T. Shepherd sort le cinq titres Shadows. Un maxi tout aussi travaillé mais cette fois porté sur d’autres courants. House, 2-Step, Progressive. Sheperd compose au gré de ses humeurs et il le fait plutôt bien.
Et ô joie, les extraits de Shadows sont en écoute ci-dessus.

Passer du hardcore au hip hop c’est possible à Memphis. Originaire de la ville du blues et autres courants musicaux, c’est sous le nom de Cities Aviv que Gavin Mays expérimente le rap. Malgré un flow simpliste et un rap chillwave abstrait la formule est plutôt réussie. Après un premier album autoproduit “Digital Lows” et un titre enregistré sur le label Fat Sandwich Records (Memphis) au début de l’année, Cities Aviv revient ce mois ci avec “Wet Dream”, une production pas si conventionnelle, bien échantillonnée et qui fait finalement du bien aux personnes embrumées qui ont envie d’un peu de douceur.

ASAP, ASAP, ASAP, As Speed As Possible. Comme dirait La Caution, « Ne cherche rien d’autre ailleurs ». Le phénomène new-yorkais confirme les espoirs de beaucoup avec cette seconde mixtape. Deep Purple et aujourd’hui Live Love Asap, 14 titres dont les déjà connus Peso, Bass et Wassup – de la bonne utilisation de Art Of Noise « Moment in Love ».

Asap emprunte tant à Bone Thugs-N-Harmony – le flow souple mais rapide – qu’à DJ Screw – les 80 BPM, les voix ralenties – ou qu’à Premier ou encore Kanye West. Une schizophrénie gagnante, car ce sont autant de personnalités qui font le talent du MC. Il réinterprète et, avec les standards du rap comme influences, insuffle une fraicheur nouvelle dans cette scène habituellement phagocytée par ses cadors. Du gangsta rap non, du post-rap. A l’instar de Tyler The Creator – la comparaison est inévitable – Asap se limite aux valeurs du genre. Moins prétentieux, plus accessible.
L’album rap de l’année.

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A l’Est, un peu plus à l’est que prévu. Melting Pot Music, maison de Suff Daddy (a qui l’on doit la casquette de One O’ Clock) accueille pour son premier long, l’ activiste de la « French touch my tralala », le producteur de Porn Glitch le bien nommé Fulgeance qui présente son album « To All Of You« . Une véritable dédicace à la communauté qui lui a offert son support lors de ses pérégrinations qui l’ont vu courir de villes en villes pour poser ses gros doigts sales sur les boutons poussoirs de sa MPC.

Au sommaire 10 pistes inspirées des rencontres et favorisées par les Gaslamp Killer « This is Dope !« , Dj Vadim « Sounds Brillant ! » et parachever par la RBMA dont les mots suffisent à exprimer l’étendue du talent du français « A modern day master of the MPC“

Si l’electro de 2011 est une histoire de niches, Fulgeance a su de par le temps construire la sienne et ce « tribute » révèle la richesse que recèle ce monde trop souvent assimilé à des nerds, des geeks bloqués dans l’irréalité. Son « hiver normand » est une production fine, voire délicate, « Montefalco Mato » chopped and screwed le folklore rital. Le paroxysme étant le titre « London Falling » aux relents de SWAG comprimés dans une scène rave UK.

L’intégralité de « To all of you » est en stream sur soundcloud, préco chez MPM par ici. Ce double LP inclut également 6 remixes signés Josip Klobucar, Brokenchord, 1000names, Ben Butler & Mousepad, Baron Retif & Concepcion Perez & Yosi Horikawa.

Teebs avait l’an passé marqué les esprits avec son album paysage « Ardour », il revient en cette fin d’année avec un 9 titres toujours chez Brainfeeder « Collections 01 ».

« Avec ce disque, je suis en train d’imaginer un projet parallèle avec un groupe de proches qui produisent le même style de musique que moi. Ce n’est ni un maxi ni un album complet. Juste une petite collections d’idées … J’ai juste envie de les lancer de la même façon que l’on lancerait une série de tableaux. L’esprit, c’est que les gens puissent avoir le sentiment de sortir et d’acheter une sorte de bibliothèque d’objet rares qu’ils ont toujours voulu et non pas un « nouvel album / EP. » Ce serait la première collection.  » TEEBS.

Sang neuf chez Ninja Tune. Drew Lustma alias FaltyDL avait signé une poignée de remixes – Mount Kimbie, The XX, Scuba, Photek, Anthony Shake Shakir – deux albums, un EP et trois singles chez Planet Mu avant de signer sur le label londonien. Atlantis, quatre titres dont un éponyme – ici en écoute. Les influences électroniques anglaises – Wagon Christ ou Four Tet – ont imprégné le jeune homme. On le sent. Sa musique les traduit habilement mais se love aussi sous la coupe d’autres genres. House, 2-Step, Hip-Hop. C’est moderne, c’est frais.
On aime.

2 bonnes nouvelles au programme d’aujourd’hui. La première c’est que SAMIYAM pointe enfin son nez à Paris. Ce sera le 11 novembre prochain et ça se passera à La Machine du Moulin Rouge. La 2ème c’est que nous avons 2 tickets à vous faire gagner.

Aussi aujourd’hui point de tergiversations et d’épanchements de plume mais de suite la question (simple et efficace) : Quel est le titre du track en écoute ?

Pour gagner ta place, envoyez votre réponse à francois(@)oneoclock.net / tirage au sort mercredi soir.

Tous les détails de la soirée (programmation et infos pratiques) sont après le saut. Franchement c’est une bête de soirée.

Issu des reliefs continentaux de la Sibérie, Albert Khasanov, pseudonyme Damscray, continu sur sa lancée en sortant l’EP intitulé “Blot Method”. Deuxième moitié du Duo Bass “Demokracy”, le jeune musicien a signé cette année sur le label russe Music G5, distribué par M. Pup, Alpha. Six pistes dont “Sandworn” qui nous amènent vers une région peu connue de nous autres. Mélange oriental, mécanique et minimaliste, symphonies synthétiques à base de basses bien deep et déformées, Damscay créé à la fois une atmospshère solide, énygmatique et robotisante aux limites de la drum ‘n’ bass et de l’IDM. Une sorte de voyage mystique au coeur de la Russian federation où des chamans roderaient dès la tombée de la nuit tout en nous faisant une danse du ventre.

One O’clock et NWMA organisent à leurs heures perdues des cessions de rattrapage. Taylor McFerrin à La Bellevilloise par exemple : une heure d’improvisation en compagnie du multi-instrumentiste New-Yorkais de passage à Paris – synthé, Beat-Box, Rap, Controler. Bluffant. La jeune signature Brainfeeder maitrise tout, genres et instruments.
Aperçu.

C’est en plein marasme que le label lyonnais Jarring Effects fêtait le 12 Septembre sa centième sortie avec le coffret FX-100. Treize ans d’activisme. Trois compilations. 1-Dub to Dub, 2-Hip-Hop to Electronics et 3-UFO.
Le second volet, celui dédié au Hip-Hop indépendant, voit collaborer de nombreux artistes venus des quatre coins du globe. L’Afrique du Sud; le MC Ben Sharpa et Sibot, le fondateur d’African Dope Records. New York; M Sayyid, le rappeur d’Anti-Pop Consortium. La Suisse; Le duo Reverse Engineering. Los Angeles; Thavius Beck, l’homme fort de Mush Records. Et la France, Le Peuple de l’Herbe.
Mais derrière cette affiche, alléchante, finalement peu de relief. Les influences britanniques – Ninja Tune et Warp – sont sensibles, peut être trop. A l’exception de quelques titres, une noirceur indigeste cimente cette compilation, certes bien ficelée mais étouffante.
Petite bouffée « d’air frais » avec Sky Lark, la collaboration entre Sibot et M Sayyid.

Avec dix albums depuis… Juin 2011, Knxwledge, beatmaker californien, s’illustre notamment par sa productivité. La quantité, la qualité. Impressionnant. Lassant aussi, car nécessairement répétitif – c’est l’essence du genre. Alors la formule que décline Knxwledge d’album en album – l’imbrication de samples brouillon et de beats alambiqués – tend à s’épuiser d’elle même. C’est logique.
Avec le 5 titres Hexual Sealings – plus abouti, plus court aussi – le beatmaker semble démentir cette tendance et change enfin de recette. Cool.

Hexual Sealings sur Bandcamp

Asap Rocky suivrait-il les traces de son consort Angeleno Tyler, The Creator ? En terme d’aura médiatique, la chose se précise. Depuis la toile, le new-yorkais a conquis la presse spécialisée, le magazine Tsugi et Vice US notamment. Et avec finalement peu de choses; trois titres – Purple Swag, Peso et aujourd’hui Bass – auront suffit.
En terme de création musicale aussi. Car Asap emprunte plus au Sud – Miami, Houston, Los Angeles – qu’à Brooklyn, dont il est originaire. Un hip-hop désinhibé, décomplexé et libéré des démons du rap 90’s.
Il était temps.

Back in the days comme on dit. Letherette, duo d’électronica synthetique accouché des inspirations de Andy Harber & Richard Roberts, sortait il y a 1 an son EP appelé ″1″ suivra le ″2″. Depuis lors, aucun d’album en vue.
Dispo sur le tout petit label Ho Tep qui avait épaulé il y a quelques temps Throwing Snow (déjà plesbiscité dans ses pages), l’audience, ici restreinte en ces temps sombres, plussoie le Chill Out / Hop et douillet qui fera passer la migraine grâce aux infusions d’un thé citron et du pelotonnage de chat en écharpe. Maô …

peace

La pop solaire du jeune producteur multi-instrumentiste Jonti envahit les entrepôts de Stones Throw. L’album Twirligig sorti, la nouvelle signature sud-africaine du label californien prend ses marques. Cet inconditionnel de Madlib travaille déjà avec Mark Ronson, Santigold, Sean Lennon ou les Dap-Kings. Un sens de la mélodie pop flagrant. « His music is so catchy » dixit Peanut Buter Wolf.
Démonstration live sur MPD 32.

C’était en 2010, les quelques apparitions du beatmaker Sahy Uhns sur les compilations Beat Stew (Proximal Records) s’avéraient déjà de bon augure. La sortie le 18 Octobre de son premier album An Intolerant Disdain Of Underlings précisaient et confirmaient ces espoirs. Douze titres barrés, animés par la technique et l’originalité du producteur Charlie Burgin. Il nous laisse aujourd’hui entrevoir sa collection de vinyles, ses influences. De The Whispers à Los Indios De Los Andes. “All of the tracks in this mix came from my personal vinyl collection with the exception of the two tracks of mine”.

Tyler, The Creator cyclique. Alors que ses provocations et digressions mainstream fatiguaient. Tyler, opère un retour aux sources et revoit le titre Seven – tiré de son premier album sorti en 2009 – accompagné par le combo de Jazz canadien BBNG (BadBadNotGood). C’est avec ce groupe reconnaissable à son batteur masqué à tête de cochon, qu’il enregistre cette Odd Future Sessions dispo sur YouTube, « Fuck my dick in spanish » version jazz.

Avec seulement trois albums – Choices, Science Within Reason & Plug – et malgré son jeune âge, B. Lewis opère en marge, paradoxalement acteur et spectateur du mouvement Beats californien. Autoproduit et sans affiliation, c’est avec une certaine habileté que Lewis détourne les codes du genre et y appose sa marque, le goût de la nouveauté – J’aime tout ce qui est nouveau, il le dit lui même. Comme quoi, ça et un bandcamp, ça suffit parfois amplement.

via Amplitudes

Cloud. Peu de choses à propos de ce beatmaker vraisembablement new-yokais. Signé sur Machine Romantic, un label indépendant situé à Brooklyn, il a sorti cette année sa septième beat-tape intitulée Hang + Bang, dont est tiré le titre Crooklyn, habile enchevêtrement de punchlines et de samples intelligemment chinés.
Play it loud.

Brand New : Second Hand, ça continue! Pour le quatrième volet de la série, les labels Ninja Tune, Brainfeeder et Anticon ont répondu à l’appel. Le rendez-vous est fixé au Petit Bain (7 Port de la Gare, Paris 13) mercredi prochain avec les producteur Eskmo et Jeremiah Jae et l’ancien MC d’Anti-Pop Consortium, Beans.

Tu veux venir ? il te suffit d’envoyer ta réponse par mail à francois(@)oneoclock.net
And the question is : Quel est le nom du seul maxi de Jeremiah Jae sorti sur Brainfeeder ?

Young Montana, c’était selon les dires de Mary Ann Hobs « le meilleur artiste autoproduit de l’année 2010 ». Et le britannique n’a attendu guère plus d’un an pour confirmer les espoirs qu’on lui portait. Il signe en 2011 l’album Limerence sur Alpha Pup Records, une démonstration brassant tous les genres. Glitch, Hip-Hop, IDM, Pop. L’animal s’attache aujourd’hui à un tout autre exercice, le remix de Wu Lyf. Brillant. Exit la pop sucrée des gars de Manchester, la mélodie est désaccordée et le rythme froid comme un morceau de Skweee.

Young Montana? sur Soundcloud