A$AP côtoie la Hype. Le pretty motherfucker – comme il aime se définir – s’associe au magazine Vice pour illustrer le titre Wassup tiré de la mixtape « Live, Love A$AP ». Scarface, Belly (le film avec DMX et Nas), Enter The Dragon, Les Guerriers de la Nuit et Charlie & La Chocolaterie servent de références visuelles à ce clip. La vidéo est co-réalisée par A$AP lui-même et l’instrumental – le sample de Art of Noise « Moments in Love » – est signé Clams Casino.
Résultat. L’imagerie gangster, vulgos mais léchée, croise l’esthétique en vogue de Vice dans un grand fatras d’influences. Finalement plutôt fidèle à l’image d’A$AP.

Les griffonnages – les Doodles – de Jonwayne vont être repressés dans une édition deluxe sur le label… Stones Throw. Oui car c’est aujourd’hui officiel, le producteur rejoint les rangs de Peanut Butter Wolf. L’occasion de rééditer cet album sous le nom de « Oodles of Doodles » littéralement des « tas de griffonnages » qui comprendra un disque supplémentaire avec des Doodles dedans.
Petit avant-gout avec le titre Electricity.

Les Bleeps et Basslines de la région PACA commencent à se faire sérieusement entendre. 9th cloud revient en ce mois de janvier avec son Ep coloré « 43 sunsets ». Cette fois ci seul aux commandes du projet (il opérait auparavant avec Vompleud), le marseillais livre 4 titres (+ un remix de Miqi O), tout ça sous le signe d’un beatmaking puissant.

Après avoir éprouvé sa formule gagnante sur son premier opus « A Monkey in a Yellow Hat », puis « Delicate Sounds » il sortira plusieurs ep dont le fameux « Round and Shiny times » adoptant une attitude « Break ya neck » entêtante.  9th Cloud est en premier lieu adepte d’un habile hip hop instrumental, 43 sunsets développe une énergie similaire aux précédents travaux bien que moins ghetto et sur des sonorités moins violentes. Parfois les eps sont des eps, ils donnent envie d’en voir plus. Next step certainement un album à venir, quand ? on ne sait pas mais un format plus long devrait lui donner l’espace dont il a besoin pour s’exprimer pleinement.

BANDCAMP

MNDSGn – le collectif Klipm0de Crew – Los Angeles – Philadelphie. Un pont musical entre les deux cités, Klipm0de réunit également les producteurs Knxwledge, Devonwho et Suzi Analogue. Membres à part entière de la scène locale, ces quatre musiciens se sont faits hors des circuits, dans l’ombre de labels comme Stones Throw, Alpha Pup, Friend Of Friend ou Brainfeeder.

Après l’excellent « Nomaps », Mndsgn – car c’est lui qui nous intéresse ici – signe l’album « Exts » où il décline encore cette recette propre à la Bass Music West Coast. Efficace dans son ensemble, l’esthétique du genre laisse néamnoins entrevoir ses limites. La prod aux rythmes bancals, les cadences déstructurées, tout ça, c’est sympa mais cela ne suffit pas toujours.

Nouveau venu sur la scène française, la maison blackelk pend sa crémaillère avec un premier Ep de medyum offert gratuitement sur leurs site. « Magical Medley », un produit interessant de beat scene comme on en voit peu par chez nous, 7 tracks empreint de soul et funk psyché et forcément de blues. On avait déjà vu récemment avec le mix de Gucci Vump que retouché un titre de B.B. King (the thrill is gone) était forcément un trou dans lequel on pouvait allègrement creuser. Ce petit ep de Perpignan révèle bien des surprises, construit comme un mix coupé, on lui reprochera juste des titres un peu courts (1min30 en moyenne) mais l’initiative reste à saluer.

Chose promise, chose due. Les « beat-tapes en stocks » dont nous parlait Jeremiah Jae lors de sa venue à Paris – avant son passage sur scène – en Mai 2011, voient le jour. Tout du moins, l’une d’entre elles. Intitulé Yard Sale (PC), l’album d’une vingtaine de titres – un ensemble brouillonnant – rassemble des fonds de tiroir du MC/producteur JaeR ou Jeremiah Jae datant de 2005 à 2008. Inégal car fouillis mais regorgeant de – bonnes – idées.
On prend.

Du nouveau chez King Deluxe, le collectif / label canadien. Aleph, un beatmaker russe, plus précisément sibérien… Donc, petit aparté pour ceux qui n’auraient pas vu (ou lu) le documentaire sur les blanches contrées de Sibérie réalisé par le magazine Vice : la Sibérie, ça craint pas mal.

Même s’il est originaire d’Omsk, un coin touristique, Ivan Erofeev ou Aleph, agé de 19 ans, n’a eu cesse de vouloir se barrer. Alors, en attendant d’être financièrement émancipé, la musique lui sert d’exutoire. Une formation classique – le violon – finalement dévolue aux contrôleurs électroniques, au Hip-Hop instrumental aussi. Tout en noirceur, complètement barré et riche, un second opus qui sent bon la névrose.

Releases: From Chaos To Cosmos, Haunt For Little Blind Fish
Mix: Foodtape #9

With Attitute. Enfin des types qui entretiennent leur crédibilité dans la rue, font rimer nigga et gangsta à chaque refrain et ne suivent pas un régime végétarien. Strong Arm Steady ou SAS.
Pile un an après sa sortie, l’album Arms & Hammer est gracieusement mis à la disposition de tous en free download. Alors, on est très contents, surtout parce qu’il y a pile un an, on n’avait pas grillé qu’il y avait un super album de rap US qui sortait.

Écrire, développer et se répandre sur approximativement 400 caractères à propos d’une évidence, enfin un constat comme ça, un peu à l’emporte-pièce, type « p’tain, ça dépote », c’est parfois fatigant. Et là dans le cas présent, ça l’est. Parce que c’est tout ce qui vient. Avec « One Wish » le producteur canadien Shash’u a trouvé la boucle. Rien à ajouter, rien à redire. Enfin peut-être trop de violons, le reste, ouais ça dépote.

La sémantique du nom diffère outre-manche – outre-atlantique aussi – car là-bas, la déjection stercoraire désigne tant l’approbation que la désapprobation d’un public juge. Une duplicité incompréhensible, la bonne merde et la mauvaise merde, les deux restants de la merde – en fait. La merde tranquille donc, n’est ni bonne ni mauvaise, mais tranquille et signée Kutmah, producteur britannique chassé de L.A. il y a deux ans par les autorités locales. Apparemment en bonne forme, il trouve le temps entre deux NTS radioshows, de sortir deux LPs en l’espace d’un mois. Chill Shit, un album brouillon comme un sketchbook et fourmillant d’idées et de samples bien chinés, une belle merde en somme.

Marseille, la Cannebière, la Fonky Family, 123Mrk. Le très jeune producteur Arthur Blin ou 123Mrk, originaire du Sud de la France et signé sur les labels Squelch & Clap et Infinite Machine, créé la surprise de ce début d’année. Parce qu’il est français et parce que ses productions sont furieusement actuelles. 2-Step de rigueur. Dans le genre Fantastic Mr Fox, Disclosure, Dorian Concept ou James Blake. Deux EPs à son actif, NoName EP sorti il y a 5 mois et aujourd’hui Refined Madness, un 2 titres énervé et ingénieux. En écoute ci-dessus, accompagné d’un podcast réalisé pour le site wearerebels.com.

Jonti, c’était l’une des sensations côte Ouest en 2011. En 2012, c’est une sensation doublée d’une promesse. Un producteur en devenir, jeune et franchement doué. L’été dernier, il nous avait régalé de Sin & Moon, le mix, et puisqu’il est sympa, voilà aujourd’hui l’album. “People liked the songs on the Sine And Moon podcast, so I wanted to get them out for free. So I turned it into an album with extra’s, new mixes and original Jeff Jank Artwork. I really love these songs and I hope you enjoy!”

Ce ne sont que des titres de ses débuts. Riches et éclectiques. Du premier, un rythme lunaire joué au Banjo, au doomesque « Red On Green », jusqu’aux titres confondant la Early Electronic Music de Jean-Jacques Perrey ou Dick Hyman et la Bass Music d’aujourd’hui. Jonti a du talent et plus d’une facette. Et « Sine & Moon » en atteste brillamment. Brillant et irradiant car solaire de bout en bout.

What’s in a name. Un remix Hip-Hop, c’est simple, il suffit de trouver la bonne boucle. Chose dans laquelle le jeune Insightful – Matthew Sugget – excelle. Il l’a déjà prouvé à travers le maxi BeByLight – Novembre 2011 – et son opus Soulection sortie fin décembre. C’est millimétré. Texture des sons, choix des samples et précision des rythmes sont ses marques de fabrique. Et l’équation reste vraie lorsque le producteur de San Diego touche au rap pur et dur. Eligh « What’s in a Name » remix…

Objet : Rap français. Rester bloqué en 1995 alors qu’on a 17 berges, c’est triste. Parce que le mouvement Hip-Hop est depuis longtemps mature et qu’il évolue loin de ses fondamentaux, une poignée de parisiens s’active en loucedé. Oh Gamin! Jean Baptiste Pain et Gabriel Taveira accompagnés du producteur Myth Syzer. Fils illégitime de Dilla et Lotus, un français, un mec doué.
Ce dernier produit en solo – 3 albums déjà disponibles sur Bandcamp et une page Soundcloud bien remplie – mais aussi pour le compte de rappeurs tels que Loveni.
Actuels et intelligents. Des projets qui méritent tous d’être connus.

Black Beatsie Boys, Illinois. Chuck Inglish moite moite des cool kids livre une mixtape sur tumblr. « Wrking. » est un assemblage de beats et d’instru sur lesquelles il travaille depuis quelques mois. Le tout révèle le talent d’un artiste XL recordings sans jamais tomber dans la facilité, il garde sa patte, un cachet qui lui évite le lounge et le mou. Wrking tient en haleine tout au long des 20 pistes qui la composent.

MIXTAPE A TELECHARGER ICI

Los Angelesois de coeur et egyptien d’origine Kutmah officie désormais depuis Albion pour le Sketchbook radio show chez son hôte NTS. 2 grosses news pour l’activiste d’Hit&Run puisqu’il vient de déposer cette double rubadub mixtape sur son soundcloud et d’uploader un nouvel album sur Bandcamp.
De retour du caire il ramène cette beat-tape, 7 pistes allant du très hypnotique « rattle » à des ambiances très chamanique « Light » & « Walk » pour le paroxysme sur avec « Portis », track jazz hop rappelant quelques images de Ghost Dog et je l’admets de « faites entrer l’accusé ».
Kutmah oscille toujours, jonglant avec les genres, on le sait adepte de noise avec sa nouvelle erreur ou encore de soul comme it’s over et sa reprise de marvin gaye.
Il n’en demeure pas moins l’une des oreilles les plus averties et des plus respectées. Les retardataires peuvent s’en mordre les doigts il vient de vider son soundcloud.

Le Brainfeeder crew acceuille un nouveau membre en la personne de Miguel Baptista Benedict. Un mec avec des sentiments. Fameux amateur d electro noise s’il en est, miguel semble s’éloigne des lapalux martyn et consort pour revenir vers les tapes de matthewdavid. Un retour en arrière pour brainfeeder à qui l’on accordera le fait de ne pas rester bloqué sur des accroches putassières et/ou dancefloor. Et c’est bien. Le soundcloud bénédictin regorge de free jazz, de saturation d’ambiant hypnotique et de clochettes tibétaines. « Devisfineazsht » un titre « life threatening », ost dandyesque d’une télé novella germanique sous tranxène part dans ce qui manque sans nul doute à cette electro chill que l’on ne croise que trop souvent, c’est à dire de l’indus, des craquement de gramophone, et sans doute un peu de folie. Bref c’est un peu le repos après un Fallout. Peace.

Si vous souhaitez voir Miguel fumer des clopes boire des bières et se prendre des pains la vidéo est après le saut.

Parlons bien et parlons beaucoup. Entretien avec monsieur Fulgeance, le plus normand de nos beatmakers. Son dernier album « To All of You » est sorti le 11 Novembre dernier sur le label allemand Melting Pot Music, l’occasion de discuter tranquille de ses influences, de son chat, de Los Angeles et de Michel Sardou.
Interview « To All Of Us » :

Comment va minette ?
Ah tu parles de la chatte française buveuse de pastis la plus célébre ?
Elle va bien, elle ronronne en ce moment, et elle prend un malin plaisir à vivre la nuit et dormir le jour…

2011, ça sentait plutôt bon, non ? On a vu que tu avais fait un sacré bond dans le top Soundcloud (bravo !), est-ce que tu sens une effervescence particulière chez le public ?
Je ne sais pas si ce genre de classement SOUNDCLOUD apporte plus de soutien ou d’effervescence, mais cela prouve qu’un public me suit, partage mon son et c’est tout ce qui compte pour moi. Ce même outil m’a récemment interdit de poster un re-edit du track « Calling You » (en écoute ci-dessus), du film Bagdad Café, pour cause de copyright… C’était juste un délire inspiré par mon pote Darius Broobecker (avec qui j’ai un nouveau projet en cours nommé C.L.A.U.D.E, à suivre…), afin de l’offrir gratuitement…
Je commence a avoir un autre regard sur Soundcloud du coup, même si je comprend qu’il faille respecter les droits…
Du coup ce re-edit est chez la concurrence, mon Bandcamp (et hop un coup de pub!).

“J’aime le coté familial et amical que peuvent avoir les petits labels d’aujourd’hui. Ce sont eux qui font vivre cette musique, quelle qu’elle soit.”

Tu viens de sortir « All Of You » chez Melting Pot Music (MPM), ils sont vachement influencés par le hip-hop 90’s, est-ce que c’est aussi ton cas ?
Oui, beaucoup de personnes ont remarqué cela. Bien sur que j’aime ce Hip Hop, même si je viens plus d’un background Funk, Jazz ou House. En fait, je pense que MPM veut aussi s’ouvrir a un public plus large, ils veulent aussi ressortir du Funk, des projets jazzy, le dernier Adlib est aussi orienté électro-hip-hop; tout en gardant ce coté soul. Mais c’est plus une histoire de rencontres avec ce crew. Melting Pot, ils m’ont invité 3 fois à leurs soirées « Hi Hat Club » et à partir de là tout a fonctionné, les rencontres avec Suff Daddy, LeftO, FS GReen, Full Crates, Olski…
Ce LP était prévu chez Alpha Pup mais il y a eu des complications, donc j’ai recherché un label ouvert, peut-être plus familial, et LeftO m’a beaucoup aidé, et MPM fut le plus intéressé, du coup ça semblait plus que logique de le signer chez eux. J’aime le coté familial et amical que peuvent avoir les petits labels d’aujourd’hui. Ce sont eux qui font vivre cette musique, quelle qu’elle soit.

Y’avait quoi dans ton baladeur cassette en 92 ? C’est quoi le premier cd que tu as acheté ? (singles compris, pas de chichi perso c’était la reprise du Festival Roblès de la Macarena « Dans ma caravane »)
Ah le walkman. C’est clair, j’ai du acheter de la merde du genre Bon Jovi, Pearl Jam, en mode single 2 titres cassette.
Mais vraiment un des premiers albums que j’ai acheté en cassette, c’est Jamiroquai « Emergency On Planet Earth ».
Et ensuite j’ai acheté le « Return Of The Space Cowboy »… en CD. Je te jure, j’étais fan de Stevie Wonder, Herbie, HeadHunters… Et surtout j’étais un peu gavé de cette dance dans les booms, les soirées… Même si j’ai du aussi acheter Snap « I’ve got the power » en single !! Ah ah! Quelle époque. D’ailleurs je viens de racheter en CD à 10€ le « Emergency On Planet Hearth », je trouve cet album d’un grand brio.

Revenons à Melting Pot, qu’est ce qui t’as séduis chez eux pour leurs proposer ton premier long ?
On t’attendait plutôt chez Musique Large en fait… D’ailleurs tu prévois quelque chose pour eux ?
Eh oui je sais, mais un album pour Musique Large est en préparation. Je pense plus d’ailleurs a un LP avec des collaborations, des versions encore plus live, et au final plus de nouveau morceaux qu’un compilation des EPs. Mais patience….

Le Glitch, c’est un style qui t’as beaucoup inspiré, non ? Tu te souviens de tes premières sensations Glitch et IDM ?
Alors si on parle d’IDM, ou Glitch mais plutôt période Warp, Rephlex et autres : oui cela m’a beaucoup inspiré, même si ces termes encore une fois ont beaucoup trop formaté cette musique. Je me rappelle d’une des phrases de Dabrye, un de mes artiste préférés qui n’a pas du tout accepté cette classification IDM, il disait « Artiste IDM, moi, mais non, je fais du hip hop » et c’est en partie pour cela que le « Two/Three » (lien Soundcloud) fut beaucoup plus marqué Hip Hop, avec de superbes featurings !
Mais j’ai été très inspiré par Squarepusher, Cylob, Aphex, Luke Vibert (!!!), Freeform, Kit Clayton, Pole…

Sheffield avait déjà quelques bangers comme Toddla T, la petite ville peut également compter sur des beatmakers plus fins comme en témoigne l’écoute de « Noyce (Schmank) » premier essai de Joel Noyce. Alliant beat jazz mais surtout blues, Noyce livre un hip hop downtempo moins porté sur le hit hat convenu mais plus sur des prods arrondies. « String » (en écoute) est un bon exemple de ce que l’on peut faire avec du blues et qui est pourtant si peu employé.

« J’ai encore quelques beat-tapes en stock. » @Jeremiah Jae à proximité du Social Club – le 10 Mai 2011. Alors nous, bon bah, on attendait – bêtement – une beat-tape instrumentale de 82 titres en free download sur un label Autrichien. Et bien non. JaeR revient avec deux projets bien différents. Le premier, l’album GESUS avec le collectif Young Black Preachers – ses potes de Chicago – est prévu pour ce printemps et le second – en écoute ci-dessus – n’est autre qu’un livre audio remixé et désossé. 15 minutes mixées, truffées de samples et seulement de samples. Sans grand intérêt, mais marrant.